Observation de cas de torture

La torture a été et est encore une pratique adoptée par ceux qui détiennent le pouvoir, hier dictateurs ou aujourd’hui, depuis l’avènement de la révolution, élus démocratiquement par le peuple .Si les victimes du régime précédant sont connus par l’Histoire, ceux d’aujourd’hui risquent de passer inaperçus dans le grand tumulte des évènements et de l’occupation de l’opinion voire par la banalisation. Pour illustrer notre propos nous citerons quelques exemples.

Le cas du citoyen AbdelRaouf Khammassi qui est mort sous la torture et ce d’après le rapport du médecin légiste qui assure qu’il a été frappé avec un objet contondant  le rapport indique aussi que le corps du défunt présente des traces de coups sur des parties sensibles. L’avocat de la victime ainsi que la famille de ce dernier sont harcelés de la part du pouvoir judiciaire représenté par le procureur général ainsi que la police qui menace les frères de la victime de les poursuivre à cause de délits fictifs.

Quant à l’affaire dite de Bir Ali Ben Khalifa du nom d’une petite localité au sud tunisien, les faits remontent aux 1er et 2 février 2012 quand un affrontement a éclaté entre les forces de la garde nationale et des individus armés faisant deux morts parmi les individus armés et quatre blessés (un sergent de la garde et trois sous-officiers de l’armée) d’après la version officielle. Le jeune survivant qui est Zeyd Abdelli a été capturé dans des conditions humiliantes et plus proches de la torture que de l’arrestation légale et ce d’après une vidéo diffusée sur  internet avec, par la suite, l’arrestation d’autres citoyens dans des conditions non moins humiliantes. L’avocat des détenus, Me Anouar Ouled Ali, a affirmé que le genre de torture qui leur a été infligée était corporel et est appliqué d’une façon méthodique: ils ont été suspendus par leurs pieds tout nus arrosés avec l’eau froide en plein hiver (février) avec des électrocutions…

Reste le cas le plus frappant en l’occurrence celui des évènements de la localité « Al Omrane » (Sidi Bouzid) et à propos duquel l’avocat de la commission de défense des détenus assure que ces derniers ont subi différents types de tortures comme les brûlures par les cigarettes et les bastonnades et autres coups de pieds de la part des agents de la garde nationale et ce lors de leur transfert ou durant les interrogatoires. Nous avons pu vérifier, après leur libération, que Monsieur Ramzi Karim a perdu l’ouïe au niveau de son oreil gauche puisqu’il a été constamment et violemment frappé à ce niveau de son visage. Monsieur Riadh Hidouri a eu le nez cassé par le godasse d’un militaire. Monsieur Haythem Sammari a eu les pieds brûlés par une allume-cigarette, alors que monsieur Yassine Hidouri a été frappé à coups de bâtons. Monsieur Abdesslem Hidouri, syndicaliste connu, a eu deux cotes brisées.

Les cas précités sont un échantillon de ce qui pourrait se passer dans n’importe quelle commissariat de police ou centre d’interrogatoire prétextant le caractère dangereux de ces individus et comme prévention contre toute velléité de violence ou de subversion.

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